ainsi tout commence [ 27/11 - 23h55 ]

Le ton tout juste donné, les couples prirent forme presque naturellement. Le premier contact devait être primordial, j'imagine. Assez naturellement, je me retrouvai au coeur de la cuisine, observant et saluant rapidement les uns et les autres évoluant avec une frénésie pour le moins amusante. L'effervescence ambiante avait eu raison de toutes mes tensions et c'était donc très aisément que j'avais fini par évoluer à mon tour. Contrairement à beaucoup, je tâchais de prendre la température avant de véritablement pénétrer dans les différents cercles. En outre, je n'étais pas exactement offensif... raison pour laquelle je ne mettais que plus d'application à jauger un peu tout le monde sans attention particulière.

A ce stade-là, je tentais péniblement de réaliser comme je m'étais retrouvé en un tel lieu. Pourquoi je le faisais. Quelques fois, j'avais même le terrible sentiment d'être si désespéré que j'aurais pu tenter à peu près n'importe quoi pour peu que cela m'eut semblé, rien qu'une seconde, suffisamment opportun et intelligent pour que je m'en saisisse. Parallèlement, je n'avais rien à perdre. Rien du tout.

Cette certitude me permit d'être plus détaché de mes pensées et de me servir un nouveau verre de jus d'orange. Avalant une nouvelle gorgée, je fis l'état rapide des lieux. La cuisine était, à mes yeux, un art comme un autre et, tandis que je laissais le temps filer, je ne trouvai rien de mieux pour m'occuper tranquillement, comme attendant étrangement mon heure.

Les gens semblaient déjà tous se connaître et avoir fait connaissance. Je les avais laissé ensemble, m'éloignant avant d'allumer une cigarette. Pas d'herbe malheureusement, pas de joint. La production m'avait obligé à donner tout ce que j'avais si je voulais rentrer. Ils n'acceptaient pas de drogues, quelles qu'elles soient. Il n'y avait donc même pas moyen que je fume un bon joint de temps en temps. J'allais devoir m'en passer et j'étais certain que ça allait me mettre de mauvaise humeur. J'ai regardé les gens qui riaient et me décidai enfin à rentrer dans la maison, sans vraiment faire attention aux pièces dans lesquelles je passais. Tout était juste beaucoup trop rose et rouge à mon gout. J'avais beau être romantique, je n'aimais pas toutes ces paillettes et les coeurs partout. Tout était exagéré. Je suis arrivé dans la cuisine où un mec semblait attendre quelque chose. Je me suis dit que cette fois il fallait que j'aille vers les gens si je ne voulais pas que l'on me prenne pour quelqu'un d'antipathique et froid. En espérant que ce ne soit pas un de ces hommes trop imbus de leur personne. je lui ai souris me servant un verre de jus d'orange moi aussi. Il était peut-être temps d'arrêter le champagne pour aujourd'hui.

« Bonsoir, moi c'est Oney. »

Je n'avais rien d'autre à dire. Je ne le connaissais pas, je n'allais pas lui faire la causette comme si nous étions de grands amis.