Discussion entre deux tartines (Grégoire) (19/12 - 9h30)

Samedi matin, 19/12/09. Je n'étais pas du genre à me lever tard, de toute façon je passais presque toutes mes nuits à faire des cauchemars ou à mal dormir.
Après avoir mit un sweat gris à capuche sur mon dos, et un pantalon assez ample, je me rendais dans la cuisine puis sortit un bol d'un des placards pour y verser de l'eau et le placer dans le micro-onde histoire de me faire un thé. C'est alors que j'entendis un bruit derrière moi. Je refermais la porte du micro-onde puis me retournais pour découvrir qu'un des habitants se dirigeait vers moi pour prendre son petit déjeuner.

il était encore bien tôt pour moi qui avait l'habitude de me lever tard, mais cette nuit n'avait pas été des plus agréables me forçant donc à me lever "aux aurores". une boule au ventre signifiant qu'il fallait que je mange, je m'avançais vers la cuisine où certains habitants se trouvaient déjà. je ne portait qu'un short noir et un t-shirt vert aux manches longues, je me frottais les yeux puis passait une main dans mes cheveux avant de me retrouve face à un autre habitant. j'avalais difficilement ma salive, je savais que ce moment arriverai mais je l'avais repoussé au maximum. sans dire un mot je me dirigeais vers le réfrigérateur où je me servais un verre de jus d'orange, puis finalement je me décidais à parler.

- salut. tu as passé une bonne nuit ?

nous n'étions pas seuls mais bientôt tous les autres habitants levés quittèrent la cuisine.

L'avantage lorsque l'on est entouré d'autant de candidats, c'est que l'on est pas obligé de sourire tout le temps, les mouvements incessants des autres ont vite fait de déconcentrer et de détourner le regard. Voilà pourquoi je ne mis pas longtemps avant de faire disparaitre mon sourire lorsque je vis que Grégoire ne me regardait plus. Puis, lorsqu'il s'adressa à moi, je dessinais un léger sourire sur mes lèvres.

Salut... C'est alors qu'un habitant me passa devant pour se servir un verre de jus d'orange. Grégoire c'est ça ? Je m'efforçais de me montrer agréable, même si j'avais beaucoup de mal. Cet homme me destablisait.

il m'avait sourit, son sourire était agréable pour moi et à la fois si troublant. son style, sa voix, j'aimais tout ça en lui. je prenais une baguette et la plaquette de beurre pour manger un peu. mon sourire était un peu branlant pour le coup, un nœud se serra dans ma gorge et les mots furent difficiles à prononcer.

- oui ... oui, c'est bien ça ... val ... valentin il me semble.

je m'efforçais de sourire comme il le faisait, mais je détournais le regard bien vite, impossible de soutenir cette "confrontation", quelque chose en lui me troublait et cela me mettait mal à l'aise.

Il était mal à l'aise, ça se voyait. Pourtant je faisais tout pour le mettre à l'aise, histoire que notre conversation soit plaisante. Pourquoi est-ce que je le mettais mal à l'aise ?
Oui c'est ça... Valentin...

Alors dis-moi Grégoire, son prénom était déjà marqué dans mon esprit. Tu t'es fait des amis en quelques jours ?

il fallait que je me détende, après tout ce n'était qu'un garçon. rien de plus, juste un garçon. je me ressaisis alors, plus confiant qu'une seconde plus tôt. sans pour autant le regarder longtemps, je répondais avec plus d'aplomb.

- très peu, on va dire que mon lien avec certain habitants est plutôt ambigüe et ça en seulement deux jours.

vu les évènements de la veille je ne pouvais pas dire le contraire, je n'avais encore rencontré que très peu de personnes après tout.

- et toi ? tu as réussis à connaître du monde dans tout ce chaos ?

Je fus soulagé de voir qu'il semblait tout de suite plus à l'aise avec moi. Après tout, il n'y avait pas de quoi fouetter un chat.

Euh je n'ai fait la connaissance que de Chris. Il a l'air sympa dans son genre, lui affirmais-je dans un sourire.
J'aimais sourire aux gens, c'était mon habitude pour les mettre en confiance avec moi et j'étais du genre souriant.

C'est alors que je remarquais que Greg avait quelque chose sur la joue, une miette de pain. Je... Euh, greg ? Tu as une miette sur la joue...

chris ? ce nom m'étais vaguement familier mais je n'arrivais pas à mettre un visage sur ce prénom. mais soit, je chercherais à découvrir ce chris, un visage amical de plus ne serait pas de refus.

- pour ma part je n'ai rencontré que maximilian, il est ... particulier ... évites-le, c'est un conseil si tu ne veux pas te retrouver collé lèvres contre lèvres.

je l'avais dit en secouant la tête et levant les yeux au ciel, ce souvenir devenait de plus en plus amusant à mesure que le temps passait. je croquais dans une tartine beurrée lorsque valentin m'interrompit.

- oh ... pardon ...

j'essuyais mes joues d'un revers de manche et laissant échapper un léger rire, je devais avoir l'air ridicule avec cette miette sur la joue.

Je me mis à rire lorsque je le vis se débattre pour enlever la miette qui était sur sa joue. Voilà qui est quand même mieux... lui fis-je remarquer lorsqu'il s'en débarrassa.

C'est alors que je remarquais qu'il venait de me donner un conseil comme quoi Maximiliam l'avait embrassé et qu'il était à éviter. Ah parce que tu as déjà embrassé un habitant ? Et bien, tu es quelqu'un de rapide... lui fis-je remarquer en haussant un soucil.

son rire me soulagea, nous nous détendions, nous commencions à nous parler comme des personnes civilisées, tant mieux. une fois débarbouillé j'esquissais un sourire à mon tour pour le remercier de m'avoir prévenu. je croquais à nouveau dans ma tartine en faisant attention à ne pas m'en remettre partout. mais la question de valentin manqua de me faire avaler de travers.

- c'est lui qui m'a embrassé, je n'ai rien fait du tout. je ne suis pas du genre à embrasser les gens comme ça.

je ne m'inquiétais pas de ce qu'on pouvait penser de moi mais face à valentin je me sentais obligé de me justifier, de me montrer sous mon meilleur jour ...

Oh mais tu n'as pas à te justifier hein ! Tu es majeur et vacciné, tu fais ça avec qui tu veux et où tu veux ! Après tout, en quoi j'aurais quelque chose à y redire ?

Je pus constater qu'il avait encore réussi à se mettre des miettes de tartines partout autour de la bouche. Je me mis à sourire : Franchement, tu ne sais pas manger. Je tendis le bras pour passer mon majeur à quelques centimètres de sa bouche pour faire partir les restes de miettes. Il n'y avait pas d'ambiguïté à voir dans ce geste...

je savais que je n'avais pas à me justifier mais c'était plus fort que moi, il m'en avait fait la remarque et ça m'avait ... blessé ... je n'étais pas du genre à me rabaisser de cette façon, à me sentir redevable, à devoir des comptes. je suis un homme fort mentalement, je l'avais déjà prouvé, il fallait que je me reprenne, que j'arrête de devenir un autre en présence de certaines personnes.

- oui je sais, je ne sais pas pourquoi j'ai dit ça.

puis il me fit sourire en me disant que je ne savais pas manger, c'est vrai que j'avais l'habitude de faire des tâches sur mes vêtements à chaque repas. mais il tendit le bras passa son index sur mon visage pour le nettoyer. ma main se leva automatiquement et attrapa le poignet de valentin, mon sourire s'estompa légèrement.

- ne fais pas ça.

je ne voulais pas qu'il me touche, je ne voulais pas qu'il soit si prêt, qu'il soit si tendre.

Je fus étonné de le voir relever la main aussi rapidement, avec autant de réflexe pour m'empêcher de le toucher. Je ne m'attendais pas à une telle réaction, et elle me mit instantanément mal à l'aise.
Etrangement, je me mis à réagir de manière aussi impulsive que lui venait de le faire en donnant un coup sec avec mon poignet droit pour qu'il me lâche. Après tout, je n'appréciais pas, à juste titre - personne n'aimait ça -, que quelqu'un m'attrape ainsi et soit aussi sec avec moi.

Nous avions tous les deux perdus notre sourire. Un blanc s'installa, puis je me levais de ma chaise pour mettre mon bol dans le lave vaisselle, puis pour ouvrir le frigo histoire de prendre un yaourt. Désolé, je ne voulais pas te mettre mal à l'aise... C'est juste que tu avais encore des miettes.
Pourquoi Grégoire avait réagit ainsi ?

son geste qui suivit le mien fut tout aussi violent, je compris bien sûr son attitude, j'aurai certainement agit de la même façon. un grand froid s'installa dans la cuisine, valentin se leva pendant que je m'appuyais sur le dossier de ma chaise en soupirant. une fois de plus tout c'était cassé la gueule, je me demandais si j'allais finir par avoir des liens positifs dans le nid. puis aussi surprenant que cela puisse paraître valentin me présenta ses excuses, je pensais que c'était plutôt à moi de lui en présenter, j'avais été violent le premier, mais j'ai beaucoup apprécié ce geste.

- non, c'est moi, je ... je ne dors pas beaucoup en ce moment donc je suis facilement irritable. j'ai mal réagit, tu ne faisais que m'aider, ça n'est pas ta faute.

je me suis levé alors et ai contourné la table pour présenter ma main à valentin, si il la serrait c'était que tout cela resterait un mauvais souvenir, s'il ne la serrait pas je serais au moins fixée sur l'avenir de notre relation.

C'est normal que tu ne dormes pas beaucoup en ce moment, il faut le temps que tu prennes tes repères.

Je fus étonné de le voir se lever pour me tendre sa main et en même temps je fus agréablement surpris. Ca montrait qu'il tenait à faire table rase de cette histoire et qu'il voulait une bonne relation entre nous deux. J'appréciais la démarche. Evidemment, tout en refermant la porte du frigo, je tendais la main pour la lui serrer.
C'est oublié, lui assurais-je avec un sourire tout en lui rendant une poignée de mains ferme.

il avait sans doute raison, dormir dans une maison inconnue, dans un lit qui n'est pas le votre peu troubler la qualité du sommeil, sa réponse douce et posée m'indiqua que j'étais sur la bonne voie de la réconciliation. il finit par me serrer la main, acceptant ainsi de repartir à zéro, ce qui me fit sourire de contentement.

- oui, c'est sans doute mieux.

il avait l'air de quelqu'un de bien, ça m'aurait embêté de me le mettre à dos immédiatement, de me le mettre à dos tout court. nous avions sans doute beaucoup de points communs. je retournais m'installer à table pour finir mon petit-déjeuner et proposais une tartine beurrée à valentin.

J'affichais un sourire satisfait, content que les choses repartent sur de bonnes bases. Après tout, Grégoire pourrait très vite se montrer un bon soutient dans ce Nid. Je ne connaissais pas encore tout le monde mais je doutais bien que j'aurais au moins un clash avec une personne, et il est toujours bon avoir des alliés sur qui on peut compter lorsque l'on a des "ennemis".

Je pris la tartine beurrée qu'il me tendait puis croquais dedans avec conviction. Puis, encore deux bouchées, je le saluais : Bon je vais te laisser terminer ton petit déjeuner, moi je vais faire quelques longueurs dans la piscine. On se retrouve plus tard ? Question rhétorique, un sourire aux lèvres.

Puis je sortais de la cuisine pour mettre un boxer de bain avant d'aller dans la piscine, malgré le froid, l'eau était chauffée.

Sujet terminé.

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