Au bord de l'eau (24/12/09 - 3h50) (Grégoire)

bientôt noël, cette nuit serait la plus importe de l'année pour des milliers d'enfants, noël n'avait plus tellement d'importance pour moi, depuis quelques années je ne le fêtais même plus, je savais que je ne pouvais me couper du monde durant cette période de l'année puisque peu importe la destination le monde entier se mettait aux couleurs du bonheur, de la joie et du partage.

ne parvenant pas à dormir une fois de plus je me dirigeais vers le salon, j'ignorais l'heure qu'il était tout ce que je savais c'était que le salon était une des rares pièces à rester allumée dans la nuit. le sapin décoré par les habitants quelques jours plutôt n'était pas éteint lui non plus, il brillait de mille feu ... en regardant dehors je vis une silhouette dehors, avec un temps pareil on aurait pensé que personne ne sorte en cette nuit de noël et pourtant il était dehors. je sortais à mon tour pour le rejoindre, si je devais resté éveillé autant en profiter pour discuter un peu. je m'approchais de la piscine, sa chaleur faisait s'élever des volutes de fumée donnant plus envie d'être à l'intérieur qu'à l'extérieur.

- insomnie ?! je peux ?

lui demandais-je en regardant l'eau, je lui demandais si je pouvais entrer, après tout je ne voulais pas le déranger s'il désirais resté seul. j'aurai annexé une autre pièce de la maison.

je lui souris aussi, puis retirais mon pantalon, mon manteau et mon pull, je me retrouvais donc en caleçon et en t-shirt, je descendais délicatement dans l'eau, sa chaleur me donna la chair de poule un instant puis enfin dans l'eau je finissais par me réchauffer. je savais que mon dos avait déjà été vu mais seul alexis était dans la salle de bain à ce moment là, je ne voulais pas qu'un autre habitant voit la cicatrice qui le parcourrait.

- j'ai beaucoup de mal à dormir dans un lit qui n'est pas le mien. et puis noël n'est pas la période de l'année que je préfère.

je gardais le sourire bien que de mauvais souvenirs me reviennent en tête, mais c'était du passé, il fallait avancer maintenant. je regardais valentin, je ne pouvais nier une certaine attirance physique, mais je pense que tout avait été clair, il n'était pas gay et je n'avais donc aucunes chances.

nous avions la même vision de noël, une soirée durant laquelle on sourit à tout le monde même au pire des enfoirés et à qui on souhaite du bonheur alors qu'il vous bouffe le votre. je souriais pendant qu'il parlait de cette fête dont le véritable message avait disparu depuis des années et j'acquiesçais. du côté des nouveaux départs je n'étais pas tout à fait d'accord avec lui, pour moi les nouveaux départs étaient des nouvelles chances, toujours plus excitantes, plus exaltantes. et il reparla de la fameuse journée dans la salle de bain, e fait de l'entendre en parler je me sentais encore un peu mal à l'aise si bien que je grimaçais légèrement mais bien vite je me repris, écoutant le reste de sa phrase avec beaucoup d'intérêt.

- oublions ça, ce sera mieux. mais tu sais moi non plus je n'ai rien contre l'hétérosexualité.

dis-je en souriant, il fallait bien s'en amuser. je le regardais toujours, pour moi cela n'était pas gênant d'être des garçons, dans une piscine ou même dans un lit, cela ne signifiait pas que j'allais le violer, mais comme il est difficile pour un hétérosexuel de penser qu'il puisse être ami avec une femme, je comprenais que certains d'entre eux ne veuille pas non plus être ami avec un homosexuel, trop d'ambiguïté dans les relations, les sourires, les phrases utilisées et ainsi de suite.

- mais disons que je peux comprendre que les hétérosexuels n'apprécient pas ma compagnie. je ne m'en formalise pas, c'est comme ça depuis longtemps pour moi, j'ai appris à faire avec. bien que je pense qu'on perde des occasions de connaître des gens super.

le meilleur ami ? non, ça avait été un peu plus compliqué pour moi, mais puisque tenait à le savoir, je ne m'en cacherai pas, après tout une fois dans ce jeu nous étions certains de voir nos vies privées exposées dans la presse et sur internet, alors le lui expliquer n'était pas si difficile.

- non, mon meilleur ami n'a rien à voir la-dedans. disons que je sortais avec une fille.

je me mis alors à rire, repenser à cette époque était incroyable, me revoir avec cette fille, toute douce et gentille qu'elle soit était une chose ahurissante à l'heure actuelle.

- excuses moi, c'est juste que ... je n'ai pas l'habitude de dire ce genre de choses, c'est étrange pour moi de dire sortir avec une fille. peu importe. je sortais avec elle et bien que je n'avais que quinze ans je sentais qu'il y avait un truc qui n'allais pas, à chaque fois que je voyais son meilleur ami à elle, je ressentais comme si mon estomac faisait des bons dans mon ventre, avec elle, c'était facile, avec lui c'était magique ...

le souvenir de ce garçon me revint en mémoire, me faisant sourire un peu bêtement. je regardais ensuite valentin qui faisait la planche tout en m'écoutant parler de mon passé, je remarquais aussi ses sourires, c'est vrai qu'il y avait de quoi sourire, personne n'avait dut lui raconter une histoire plus invraisemblable.

- et puis lui et moi nous sommes retrouvez seuls un moment, nous attendions cette fille que nous aimions tous les deux beaucoup, nous nous sommes embrassés, lui était un peu plus vieux, il savait qu'il était homosexuel et c'est avec lui que je me suis rendue compte que je l'étais aussi. malheureusement, ce n'est pas le lien avec mon meilleur ami que j'ai brisé, mais le sien ... je m'en sens encore coupable de temps en temps ... mais chacun est assez grand pour faire ses choix.

- je sais bien que c'était pas de ma faute, mais je pense surtout à elle, le même jour elle a perdu son mec et son meilleur ami. pas facile ...

j'avais toujours eut beaucoup de cœur, l'empathie était un don pour beaucoup de monde, pouvoir ressentir ce que les autres ressentent, mais pour moi c'était l'inverse, ressentir la joie oui c'était chouette, mais bien souvent je ne parvenais qu'à souffrir avec les gens, et ça c'était déjà beaucoup moins sympa. mais mon esprit ne s'attarda pas tellement sur ce point, je souris de plus belle lorsque valentin osa dire qu'il était difficile de me résister.

- ouai, je suis plutôt pas mal, c'est vrai.

dis je en me laissant tomber au fond de la piscine pour me mouiller un peu le visage. puis je remontais à la surface et me redressais comme il le faisait.

- célibataire est un joli mot. disons que je suis seul, tous seul, complètement seul ...

je me remis à rire, rien de drôle, peu importe. c'est vrai que célibataire était un mot un peu galvaudé pour ne pas dire que la solitude emplissait mon cœur.

- oui, je ne briserais pas de cœur. et toi ? tu es seul ? ou tu as laissé ta femme et tes enfants en ville ?

je ne pouvais nier une certaine attirance pour valentin, mais je ne comptais pas "m'attaquer" à un homme marié, fiancé, père de famille, pris quoi. j'avais des principes et je n'y dérogerais pas. mais ses questions avaient attisées ma curiosité et désormais moi aussi je voulais savoir s'il avait quelqu'un dans sa vie.

- il ne faut jamais dire jamais, comme le dit l'adage, mais je ne pense pas pouvoir me remettre avec une fille, je ne sais pas, il y a quelque chose qu'elles n'ont pas. je ne te parle de sexe, mais disons qu'elles sont bien trop différentes de nous et je ne leur trouve rien d'excitant.

j'avais l'impression que mes explications me faisaient passer pour un pervers ou un obsédé, mes joues devenaient plus rosées et j'avais l'irrémédiable envie de me mettre une nouvelle fois la tête sous l'eau.

sur le coup j'avais perdu mon sourire, plutôt crédule sur les bords je ne compris qu'ensuite qu'il s'agissait d'une plaisanterie, valentin avait surement remarqué que j'étais devenu tout blanc pour finalement reprendre des couleurs, mais peu importe, son piège avait donc fonctionné.

- mais euh .... ça t'es jamais venu à l'idée d'essayer avec un garçon ? pas seulement sexuellement, un baiser par exemple.

ma question n'était pas anodine, elle était posée sciemment. non pas que je lui sauterai dessus si jamais il me disait qu'il avait envie d'essayer mais plutôt pour lui tendre un perche, de façon à ce qu'il ne meurt pas idiot si on veut.

les garçons n'étaient pas une nouveauté pour lui, ça ne m'étonnais pas aussi surprenant que cela puisse paraître. le reste de sa déclaration me laissait croire que j'avais une chance, mais je ne voulais pas le brusquer, alors comment m'y prendre ? fallait-il être direct ou prendre des chemins plus détournés ? je choisis d'être direct, tant pis si la réponse n'est pas celle que j'attends.

- je n'ai jamais été l'exception de personne ... est-ce que je peux essayer d'être la tienne ?

je m'étais rapprocher de lui, lui contre un rebord de la piscine, je ne voulais pas qu'il se sente piégé, je voulais qu'il puisse dire non s'il en avait envie, il était hors de question de le forcer à faire quoi que ce soit, mais s'il voulait être excité je pouvais essayer ...

je ne m'attendais pas à cette réaction de sa part, je pensais qu'il m'éviterait et j'avais déjà imaginé les mots que je dirai pour excuser ma conduite un peu osée, je fus réellement surpris lorsqu'il posa sa main sur moi et qu'il s'approcha pour m'embrasser. Si bien que je le repoussais.

- val, qu'est-ce qui te prends ?

je le regardais me demandant ce qu'il lui arrivait mais aussi ce qui m'arrivais ? je n'attendais que ça, le prendre dans mes bras et l'embrasser et voilà que je le repoussais ... tout était bien trop étrange à cet instant précis.