Ne jamais avoir les yeux plus gros que le ventre (03/01/10 - 10h02) (kelly)

Dimanche 03/01/10. Après avoir été cherché le gâteau que m'avait fait Kelly que j'avais laissé au réfrigérateur, je le posais tranquillement sur la table de la salle à manger. Armé d'une petite fourchette, je la plantais dans le gâteau puis portais le morceau à ma bouche. Certes ça ne valait pas mes gâteaux au chocolat mais je le trouvais vraiment délicieux.

J'eus un sourire en constatant que Kelly était entrée dans la pièce et qu'elle s'installait en face de moi. Je n'avais pas eu l'occasion de faire connaissance avec elle et - comme je l'avais imaginé - j'espérais que ce gâteau nous permettrait de nous adresser la parole.

Il est vraiment très beau Kelly ! Merci beaucoup pour ce cadeau... lui dis-je en souriant. Je lui découpais une part que je mis sur le côté de mon assiette en lui proposant d'un geste de la tête.

Alors dis moi, tu fais quoi dans la vie ?

Putain ce que j'suis douée ! dis-elle.
Oui, je trouve aussi ! lui répondis-je en souriant, un peu en me moquant.

Je ne te crois pas... lui assurais-je en souriant. Je pris un autre bout de cadeau et le portait à ma bouche. Puis, tout en le mâchant : Je dirais que tu as la petite-vingtaine, célibataire. Sans enfant, mais un grand frère ! Et un chien !

Ouais c'est le vingt-cinq ans qui t'a trahi. Tu n'as même pas encore de rides ! lui dis-je tout en riant.

Je me penchais pour observer son petit doigt parfait défiguré par un chiwawa. Ouais je crois que je la vois... Non en fait désolé mais je ne la vois pas ta cicatrice ! avouais-je en riant une nouvelle fois.

Vingt-six pour être précis, mais ouais célibataire. Et blond aussi... concluais-je sourpirant. Ma couleur de cheveux est le plus grand drame de ma vie.

Ohh, tu es une fausse brune ? m'étonnais-je. Personnellement je préfère aussi les brunes, je trouve qu'elles ont plus de caractères, moins un air niais. Mais il y a aussi des blondes qui me plaisaient beaucoup. En fait, je n'ai pas de femmes-types, concluais-je.

Il est vrai que je ne me prenais pas facilement la tête avec les yeux, et j'évitais le plus possible de le faire, mais dans ce cas il était étonnant de me voir m'être prit la tête avec les autres au moment du prime. Mais il fallait connaitre toute l'histoire pour en comprendre le pourquoi du comment. Les chosent étaient beaucoup plus compliquées qu'elles n'y paraissaient.

Aurais-je trouvé plus handicapé de tact que moi ? On pouvait dire que Kelly ne faisait pas dans la demi-mesure et aurait mieux faire réfléchir avant de parler.

Non je n'ai pas d'hommes-types. Et les mecs ce n'est pas vraiment mon truc non plus. Je me mis à lui sourire, après tout il n'y avait pas de raisons que je la boude. Elle voulait comprendre ce qu'il s'était passé et je ne voyais pas pourquoi je l'en blâmerais.

Non effectivement ça ne te regarde pas... J'haussais les épaules. Mais après tout, tout ce sait dans cette maison alors... Grégoire m'a fait comprendre que je lui plaisais, je me suis posé des questions sur ma sexualité. Et je n'ai pas apprécié quand Alexis m'a apprit qu'il avait couché avec Grég'. Ensuite c'est parti en live...

Tout simplement.

Oui... Tout simplement... Deux mots plein d'ironie, voilà commnt je les voyais dans mon esprit.

Je plantais encore ma fourchette dans son gâteau, le regard pensif. Je portais le bout de gâteau au chocolat à mes lèvres, mâchais tranquillement méditant sur ce qu'elle venait de me dire. J'appréciais cette fille, parce qu'elle était pleine de franchise et de manque de tact comme moi.
Pour être amoureux, il faut connaître la personne depuis longtemps, lui parler sans rien lui cacher. Mon regard se fit vide, puis j'ajoutais : J'ai toujours caché quelque chose... Je crois que je n'ai jamais été amoureux.

En effet je ne comprennais pas ces gens qui avaient la capacité de tomber amoureux aussi facilement qu'un claquement de doigt. Etait-ce eux qui avait le syndrome amoureux comme ces personnes qui sont tellement accros aux relations qu'elles se mettaient en couple avec n'importe qui du moment qu'ils ne se retrouvent pas seuls plus deux semaines ? Ou était-ce au contraire moi qui avait un problème d'engagement, incapable de prononcer les trois mots - que je n'avais d'ailleurs jamais dit.

Peur de quoi ? lui demandais-je, étonné. Il n'y a que trop peu de choses qui m'effraient dans la vie. Pourtant, je ne répondais pas à sa question. Dans un sens, oui, je crois que j'avais assez peur de l'amour. Cela rendait faible, et trop vulnérable.